En France, on compte près de deux millions de femmes victimes d’infections urinaires chaque année. Lorsqu’un germe bactérien touche les voies urinaires, il n’est pas rare qu’elles soient touchées par la pyélonéphrite ou infection urinaire haute. Comme son nom l’indique, celle-ci atteint initialement les urines puis les cavités rénales pour finalement remonter le long des voies urinaires. Elle existe sous plusieurs formes (simple et compliquée), forme qui détermine le traitement adéquat à adopter.
Qu’est-ce que la pyélonéphrite ?
C’est l’inflammation du bassinet (la cavité du rein collectant les urines) et du rein lui-même. Plus concrètement, c’est une infection urinaire qui atteint les reins, les organes qui se situent de chaque côté de la colonne vertébrale et immédiatement sous le diaphragme dans la cavité abdominale. Ils servent à filtrer en permanence les 180 litres de sang par jour ce qui donne nos urines.
Pour les évacuer, elles passent par plusieurs cavités : d’abord par le bassinet (ou pyélon d’où « pyélonéphrite »), ensuite par les conduits appelés « uretères » qui les amènent à la vessie, et enfin par l’urètre.
On parle de pyélonéphrite lorsque le rein est infecté par une bactérie. Celle-ci touche souvent les urines au départ puis les cavités rénales pour finalement remonter le long des voies urinaires. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est également qualifiée d’infection urinaire haute.
Les causes et facteurs de risque
75% à 90 % des infections urinaires sont dues au germe bactérien Escherichia coli, et c’est le cas 9 fois sur 10 lorsqu’on parle de pyélonéphrite. Néanmoins, il existe plusieurs facteurs de risque à ne pas sous-estimer comme une cystite mal soignée ou particulièrement résistante. Il s’agit d’une infection de la vessie qui provoque des brûlures lorsque l’on urine et qui est très fréquente chez les enfants et les jeunes femmes.
La pyélonéphrite peut également être liée à une malformation au niveau de la jonction entre le pyélon et l’uretère par exemple. Il se peut en effet que ce passage soit trop étroit empêchant ainsi les urines de circuler normalement.
Par ailleurs, la constipation prolongée peut provoquer ce type d’infection urinaire, car elle favorise le passage des germes dans les voies urinaires.
Les types de pyélonéphrite
Elle existe sous deux formes en fonction des caractéristiques de la personne atteinte. Elle est dite «simple » lorsqu’elle survient chez la femme et qu’elle ne présente aucune pathologie. Elle est en revanche qualifiée de « compliquée » dans plusieurs cas, lorsque :
- le malade souffre en plus de maladie chronique (diabète, VIH…) ce qui diminue ses défenses immunitaires.
- le malade présente une malformation de l’appareil urinaire.
- un obstacle bloque l’évacuation des urines.
Il en est de même lorsqu’elle survient chez :
- l’homme.
- les personnes âgées de plus de 55 ans.
- les femmes enceintes.
Notons que cette infection est plus fréquente chez les femmes de 15 à 65 ans et doit être traitée d’urgence chez les personnes à risque comme les femmes enceintes pour éviter les complications.
Les symptômes
Cette infection se manifeste par plusieurs signes notamment :
- une fièvre
- des douleurs au niveau des reins
- une sensation de brûlure lorsqu’on urine
- des urines troubles ou rougeâtres
- des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée)
Les traitements
Le traitement dépend du type de pyélonéphrite. Si elle est simple, le médecin prescrit principalement des antibiotiques et antalgiques en cas de fortes douleurs. Cela sert également à prévenir les récidives. Si elle est compliquée, il faudra passer par une hospitalisation, d’ailleurs systématique si l’enfant a moins de 3 mois. Dans tous les cas, il est indispensable de beaucoup se reposer et de boire énormément d’eau, au minimum 1,5 litre par jour.