Lorsqu’une ou plusieurs parties du système urinaire (vessie, reins, urètre ou uretères) sont touchées par des agents infectieux, on parle d’infection urinaire. Cette affection touche le plus souvent les femmes que les hommes et les enfants vu leur anatomie. Il existe deux principaux types d’infection urinaire : la cystite et la pyélonéphrite avec des symptômes communs et des signes qui les diffèrent.
Qu’est-ce qu’une infection urinaire ?
C’est la colonisation des urines et du système urinaire par des agents infectieux, généralement des bactéries. Dans 80 % des cas, celle qui est en cause est l’Escherichia coli, une bactérie intestinale. Dans les autres cas, il s’agit des bactéries appelées Proteus mirabilis, Staphylococcus saprophyticus, ou encore Klebsiella. Il arrive également que d’autres types de bactéries se propagent dans le système urinaire à partir d’une infection située ailleurs dans l’organisme. Quoi qu’il en soit, ce dernier cas est rare.
Fréquence et prévalence des infections urinaires
Entre 20 et 50 ans, on estime que plus d’une femme sur quatre est victime d’une infection urinaire. Aussi, elle est 30 fois plus fréquente chez les jeunes femmes que chez les hommes et 3 fois plus fréquente chez les femmes âgées que chez les hommes âgés. Elles sont donc rares chez ces derniers grâce à la longueur de leur urètre (15 centimètres en moyenne) qui les protège contre ce type d’affection. A contrario, elle est moins longue chez la femme, favorisant ainsi l’entrée des bactéries dans la vessie et par la suite l’apparition de l’infection.
C’est d’ailleurs pourquoi cette affection est d’emblée considérée comme grave lorsqu’elle touche la gent masculine. Néanmoins, leur prostate augmente davantage de volume après 50 ans ce qui peut comprimer leurs voies urinaires et favoriser une cystite, le type le plus fréquent d’infection urinaire.
En ce qui concerne les enfants, environ 2 % des nouveau-nés et des nourrissons contractent des infections urinaires. Ils sont plus rarement touchés, car dans leur cas, il s’agit habituellement d’une anomalie des voies urinaires surtout chez les petits garçons. En revanche, à partir de 6 ans, 7 % des petites filles sont davantage touchées contre 2 % des petits garçons.
Les types
Il existe deux principaux types d’infection urinaire en fonction de sa localisation, la plus fréquente étant la cystite. C’est une inflammation au niveau de la vessie qui touche très rarement les hommes et qui est due à la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli. Ces germes sont nombreux aux environs de l’anus puis remontent par l’urètre pour arriver à la vessie. Dans le cas d’une cystite, plus le malade se retient d’uriner ou plus son urine est bloquée, plus les bactéries se multiplient.
Le second type d’infection urinaire est la pyélonéphrite, plus grave que la cystite. C’est une inflammation du rein et de celle de la cavité du rein collectant les urines appelé bassinet. Elle peut également être due à la prolifération de bactéries ou encore à une cystite mal traitée, voire pas du tout soignée. Dans ce cas, l’infection ne se contente pas de toucher la vessie, mais elle remonte jusqu’au rein. Sa forme la plus fréquente est la pyélonéphrite aiguë qui se manifeste surtout chez la femme, notamment chez la femme enceinte. Il n’est pas non plus rare que les enfants qui ont une malformation des uretères en soient touchés. Celle-ci entraîne un reflux de l’urine de la vessie vers les reins d’où l’infection.
Comment se manifeste-t-elle ?
Chaque infection urinaire a ses propres symptômes en fonction de sa localisation. Néanmoins, il existe des signes communs comme :
- une sensation de brûlures ou des douleurs en urinant.
- un poids dans le bas ventre.
- des urines troubles, parfois accompagnées de sang et dégageant une forte odeur.
- l’envie constante d’uriner sans sortir beaucoup d’urine.
Lorsqu’il s’agit d’une cystite simple en particulier, le patient n’a pas de fièvre, ni de douleurs intenses dans les reins, ni de frissons contrairement à celui qui est atteint de pyélonéphrite. Ce dernier type d’infection urinaire est en effet plus grave et provoque en même temps l’apparition brutale de vomissements et de l’altération de l’état général.
Dans tous les cas, il est impératif de se rendre chez son médecin lorsque ces signes apparaissent et d’éviter l’automédication. Il demandera de réaliser un test sur une bandelette urinaire afin de déterminer l’origine de l’infection. Il proposera ensuite un traitement adéquat, généralement à base d’antibiotiques.
Est-ce contagieux ?
La cystite et la pyélonéphrite ne sont pas contagieuses contrairement aux urétrites bactériennes, un autre type d’infection urinaire. Plus concrètement, il s’agit de l’inflammation de la paroi de l’urètre, voie qui conduit l’urine de la vessie à l’orifice par lequel sort l’urine (méat urinaire). Dans la très grande majorité des cas, elle est due à une infection par un agent infectieux originaire de l’appareil urinaire et non de l’intestin. C’est donc une affection grave puisqu’elle est très contagieuse et souvent asymptomatique chez la femme.
Pourtant, les complications peuvent entraîner des problèmes d’infertilité chez elle. C’est pourquoi la prévention repose essentiellement sur le traitement systématique de l’infection ainsi que la protection des rapports sexuels.
Comment prévenir les infections urinaires ?
Pour les éviter, la principale mesure à prendre est de boire suffisamment d’eau, 1,5 litre au minimum par jour. À chaque fois que l’on ressent le besoin d’uriner, il faudra également éviter de se retenir, car cela favorise la prolifération des bactéries.
Chez les femmes en particulier, il est indispensable de toujours s’essuyer de l’avant vers l’arrière après avoir uriné ou après être allée à la selle puisque les excréments contiennent de nombreux germes bactériens. Aussi, il est essentiel d’uriner après chaque rapport sexuel et d’éviter d’irriter la muqueuse de l’urètre en utilisant des produits déodorants sur la partie génitale (douche vaginale, mousses ou huiles pour le bain, parfums intimes…).